L’automne est roux, le printemps vert,
L’été rubis, l’hiver ivoire ;
Mais qu’importe dans mon désert
La nuit est toujours aussi noire.
La feuille pleut, le fruit est prêt,
La sève bout, le tronc se glace ;
Mais qu’importe dans ma forêt
L’âme erre toujours aussi lasse.
Gémit un geai, chante un clocher,
L’autan s’est tu, le vent est veule ;
Mais qu’importe de mon rocher
Ma voix fuit toujours aussi seule.
Mon œil se plaint, mon cœur mollit,
Ma peau s’émeut, ma nuque est roide ;
Mais qu’importe dans mon grand lit
Ta place est toujours aussi froide.
Saisons Solitaires
S