Saisons Solitaires

S


L’automne est roux, le printemps vert,
L’été rubis, l’hiver ivoire ;
Mais qu’importe dans mon désert
La nuit est toujours aussi noire.

La feuille pleut, le fruit est prêt,
La sève bout, le tronc se glace ;
Mais qu’importe dans ma forêt
L’âme erre toujours aussi lasse.

Gémit un geai, chante un clocher,
L’autan s’est tu, le vent est veule ;
Mais qu’importe de mon rocher
Ma voix fuit toujours aussi seule.

Mon œil se plaint, mon cœur mollit,
Ma peau s’émeut, ma nuque est roide ;
Mais qu’importe dans mon grand lit
Ta place est toujours aussi froide.

À propos de l'auteur

Julien Albessard

Misanthrope humaniste, atrabilaire joyeux, rêveur rationnel, insulaire sociable et enthousiaste résigné, comme tout le monde, je ne suis comme personne.

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