Je vis comme ivre de lumière
Et d’allégresse printanière
Depuis ce jour béni d’avril
Où tu survins, clarté sublime
Qui changerait un cacochyme
En souple et sémillant pistil !
Chaque cellule de ma fibre
S’ouvre à tes largesses, et vibre
D’espoir, ô prisme de bontés !
Terme à l’ennui, remède aux doutes,
Source de foi dissipant toutes
Mes hivernales volontés !
Je n’ai plus d’ombres à répondre
Devant ce charme qui peut fondre
Les glaciers du septentrion.
Hier appesanti mercure,
Mon sang reprend de l’envergure
Et devient fleuve à ton rayon !
Innervé d’or pur à connaître
L’intérieur zénith, mon être
Aspire au ciel en fusion ;
L’éclat me porte à l’altitude,
Et mon bouillonnement prélude
À l’ascendante éclosion !
Nul vent contraire, aucune règle
Ne peut contraindre mon cœur d’aigle
À rester prisonnier du sol ;
Si je lâchais ma propre bride,
J’aurais, d’un coup d’aile intrépide,
Déjà pris vers toi mon envol !
De mon embrasement sensible
Seule ta splendeur est la cible,
Et je ne puis faire autrement
Que de chanter jusqu’au délire
Combien m’enfièvre ton empire
Tant me transcende un feu charmant ;
Un feu que rien ne peut éteindre,
Qu’un dieu lui-même ne peut ceindre,
Plus vif que l’horizon vermeil !
Le flambeau que devient ma plume,
C’est ton sourire qui l’allume :
Le plus irradiant soleil !
Soleil !
S