
Emplissant d’épineux nectar notre citrouille,
Nous bouillons d’y mûrir le suc des grands esprits ;
Mais troubles mélangeurs de l’or et de la pouille,
Nous avons bu pour lys de vieux chardons flétris.
Butineurs condamnés à récolter la drouille
Par un flair de chimère éclose aux ronciers gris,
En vassaux d’un Pégase à tête de gargouille,
Nous prenons pour trésor tous les pollens pourris !
Quand fiers de prodiguer, briguant des gratitudes,
L’indigeste miellat qui suinte de nos fronts,
Nous vomissent les cœurs, allergiquement rudes ;
Et seules que ravit, hormis les moucherons,
Cette glu débordant nos ruches tumorales,
Suçotent nos cerveaux des muses peu florales.