Impuissance

I


Un gazouillis d’enfant (moins homme que mésange),
Voix d’un âge où l’on a le sérieux d’un ange,
Désembua mon œil des ombres du vieux parc.

Je vis, suivant le vol de flèches oniriques,
Un vaillant chérubin, muni d’un semblant d’arc,
Miner l’essaim nombreux des âmes horrifiques.

Va ! justicier léger, profite du poitrail
Qu’un souffle pur encore empêche qu’il renie
L’héroïque idéal, avant qu’un soupirail
N’ouvre le cœur aux vents sableux de l’Ironie…

Grandir ! anéanti de n’être qu’un détail
Qui, tant brave soit-on devant l’ignominie,
N’a pas plus de pouvoir qu’un pauvre épouvantail
Nargué par les corbeaux dans la plaine infinie.


À propos de l'auteur

Julien Albessard

Misanthrope humaniste, atrabilaire joyeux, rêveur rationnel, insulaire sociable et enthousiaste résigné, comme tout le monde, je ne suis comme personne.

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