Décasyllabes

Je suis debout !

Si l’espèce, fuyant la vastité troublante, Au courage hérité d’une taupe tremblante, Va s’enterrer dans le tabou Pour aveugle échapper au gouffre de l’espace, Je fixe l’infini… Je suis debout ! Si le frisson fatal s’abat, tel un rapace, Lorsqu’en juge nuiteux, me dénudant me glace Le sage œil rouge du hibou Rappelant que la chair est promise aux...

Pour un divorce

I J’aurais cru sans mal pouvoir mépriser Ton corps sec venu rougir à mes lèvres, Tant m’ennuagea ton brûlant baiser De sinistres fièvres. C’était sans compter le goût pour la mort Dont m’enorgueillit ce fumeux vertige, Comme un pur flambeur consumant le sort Se sent du prestige. « Pourquoi m’interdire un signe viril ? » Me gonflais-je, à l’âge où bout...

Le jour du mort

I Vous, le prostré dont le regard se brise Sur les arêtes d’un cercueil ; Pour qui le cimetière est la mer grise Où chaque stèle est un écueil ; Qui, naufragé des eaux de la tristesse, S’est isolé sur un îlot Que l’esprit a bâti dans sa détresse Sur les écumes du sanglot ; Que le deuil enveloppe, au point que l’ange, Posant son doigt sur votre exil...

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