Victor Hugo

Mes vers fuiraient… (Victor Hugo)

Mes vers fuiraient, doux et frêles,
Vers votre jardin si beau,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l’oiseau.

Ils voleraient, étincelles,
Vers votre foyer qui rit,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l’esprit.

Près de vous, purs et fidèles,
Ils accourraient nuit et jour,
Si mes vers avaient des ailes,
Des ailes comme l’amour.

Victor Hugo, Les Contemplations, 1856.

À l’évêque qui m’appelle athée (Victor Hugo)

IX Athée ? entendons-nous, prêtre, une fois pour toutes. M’espionner, guetter mon âme, être aux écoutes, Regarder par le trou de la serrure au fond De mon esprit, chercher jusqu’où mes doutes vont, Questionner l’enfer, consulter son registre De police, à travers son soupirail sinistre, Pour voir ce que je nie ou bien ce que je croi, Ne prends pas cette peine inutile. Ma foi Est simple, et je...

Chanson (n°2) (Victor Hugo)

La femelle ? elle est morte. Le mâle ? un chat l’emporte Et dévore ses os. Au doux nid qui frissonne Qui reviendra ? personne. Pauvres petits oiseaux ! Le pâtre absent par fraude ! Le chien mort ! le loup rôde, Et tend ses noirs panneaux. Au bercail qui frissonne Qui veillera ? personne. Pauvres petits agneaux ! L’homme au bagne ! la mère A l’hospice ! ô misère ! Le logis tremble aux vents...

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